Pour faire taire tous ceux qui croient que les médecins sont vendus aux laboratoires qui fabriquent les statines (alors que ceux qui gagnent de l'argent sont justement ceux qui vendent leur livre sur les statines), voici encore une fois une démonstration que même sans traitement l'effet de la baisse du cholestérol est démontrée ... Paris, France -- Maintenir de façon durable un faible niveau de LDL-cholestérol et une pression artérielle basse se traduit sur le long terme par une diminution significative et proportionnelle du risque d’événements cardiovasculaires majeurs. Telle est la conclusion d’une analyse des données d’un registre anglais portant sur près de 440 000 participants. Cette analyse s’est appuyée sur une randomisation mendélienne pour étudier la corrélation à très long terme entre les différents paramètres. Les résultats ont été présentés lors de l’European Society of Cardiology (ESC2019) et ont fait l’objet d’une publication simultanée dans JAMA[1,2]. Elle s’ajoute à une précédente étude de l’équipe, qui avait alors appliqué la même méthodologie sur un échantillon plus restreint. « Etant donné que les avantages semblent s’additionner dans le temps, des différences durables de LDL-c et de pression systolique, même minimes, peuvent fortement réduire le risque cardiovasculaire au cours d’une vie », a commenté le Pr Brian Ference (Université de Cambridge, Royaume-Uni), principal auteur de l’étude, lors de sa présentation. Légère baisse, impact majeurL’étude montre, en effet, qu’une légère baisse de LDL-c de 0,3 mmol/L (14 mg/dL) combinée à une réduction de la pression artérielle systolique (PAS) de 5 mmHg est associé à un risque d’événements cardiovasculaires (CV) réduit de moitié. « Ces petites modifications peuvent typiquement être apportées par une alimentation plus saine. Pour limiter le risque cardiovasculaire, il faut encourager les patients à adopter au plus tôt un style de vie bon pour la santé et à le conserver », a ajouté le cardiologue. Dans le groupe « LDL-c faible/PSA basse », les individus avaient à la fois un niveau de LDL-C réduit en moyenne de 14,7 mg/dL et une PSA abaissée de 3 mmHg, par rapport au groupe de référence. Dans ce cas, le risque CV est réduit de 39% au cours de la vie.Pour étudier les liens de causalité entre tension artérielle, niveau de LDL-c et risque cardiovasculaire à partir de données d’un registre observationnel, les chercheurs ont utilisé la randomisation mendélienne. Pour cela, ils ont analysé les variants génétiques liés au métabolisme du LDL-c et au niveau de pression artérielle. Leur étude porte sur les données de suivi de près de 440 000 participants, âgés en moyenne de 65 ans, provenant du registre national anglais UK Biobank. A partir d’une centaine de variants génétiques, quatre groupes ont été constitués: un groupe avec un LDL-c génétiquement plus faible (moyenne à 129,9 mg/dL), un autre avec une PAS génétiquement plus basse (moyenne à 136,3 mmHg), un troisième combinant LDL-c plus faible et PAS plus basse et enfin un groupe de référence. Le critère primaire d’évaluation était la survenue d’un événement cardiovasculaire majeur défini comme étant un infarctus du myocarde non fatal, un AVC ischémique ou un décès par coronaropathie. Au total, près de 25 000 événements CV de ce type ont été recensés au cours du suivi des participants. En considérant uniquement les individus présentant les diminutions les plus importantes, l’effet sur le risque CV s’avère encore plus marqué. Ainsi, pour une baisse de LDL-c de 1 mmol/L (38,7 mg/dL) et une PAS réduite de 10 mmHg, le risque d’avoir un événement CV majeur au cours de sa vie est abaissé de 80%. La mortalité d’origine cardiovasculaire chute de 68%. Les auteurs notent que les effets des bas niveaux de cholestérol et de pression artérielle sont indépendants et s’additionnent dans le temps. Ainsi, un plus faible niveau de LDL-c s’accompagnant d’une réduction de la tension artérielle se traduit à long terme par une baisse proportionnelle du risque CV. En accord avec les recommandations« Les résultats de cette étude suggèrent que la plupart des événements cardiovasculaires peuvent être évités en combinant, de manière prolongée, un plus faible niveau de LDL-c et une PAS réduite. Même de faibles différences peuvent avoir un effet, à condition qu’elles soient maintenues sur le long terme », a commenté le Pr Ference.Si une diminution plus importante du taux de cholestérol et de pression artérielle est requise pour réduire le risque CV, une prise en charge thérapeutique précoce peut être envisagée, estime le cardiologue. D’autres recherches devront toutefois être menées pour identifier ceux pouvant en bénéficier, précise-t-il.
Auteur : Frederic HURSON
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Octobre 2019
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